Décision du Bureau : 18.COM 3.BUR 3.1

Le Bureau,

  1. Rappelant l’article 23 de la Convention ainsi que le chapitre I.4 des Directives opérationnelles relatives à l’admissibilité et aux critères des demandes d’assistance internationale,
  2. Ayant examiné le document LHE/23/18.COM 3.BUR/3 ainsi que la demande d’assistance internationale n  01622 soumise par le Cameroun,
  3. Prend note que le Cameroun a demandé une assistance internationale pour le projet intitulé Inventaire pilote du patrimoine culturel immatériel dans les dix départements de la région du Centre au Cameroun :

Mis en œuvre par le Bureau régional multisectoriel de l’UNESCO pour l’Afrique centrale, en coopération avec le Ministère des arts et de la culture, ce projet de dix-huit mois vise à établir les fondations d’une sauvegarde durable du patrimoine culturel immatériel au Cameroun, en ajustant le système d’inventaire précédemment mis en place dans le pays. Le projet prévoit le renforcement des capacités pour la réalisation d’inventaires participatifs basés sur les communautés, la sensibilisation des communautés concernées et du grand public à la sauvegarde du patrimoine vivant, la réalisation d’un inventaire pilote dans la région du Centre et le renforcement de la politique de sauvegarde du patrimoine vivant du pays. Conçue en collaboration avec les acteurs de la sauvegarde du patrimoine vivant, la mise en œuvre du projet s’appuiera sur un partenariat dynamique entre l’État, les douze communautés ethnoculturelles de la région du Centre, des universitaires et des chercheurs, des associations culturelles, des organisations non-gouvernementales, les médias et les collectivités territoriales décentralisées. Les activités comprennent la formation des formateurs et des ateliers d’inventaire, ainsi que la collecte de données, le traitement et les activités d’inventaire. Elles comprennent également des rassemblements communautaires et des conférences de radio, de télévision et de presse sur la sauvegarde du patrimoine vivant. À long terme, les résultats de ce projet devraient permettre de systématiser et d’étendre les activités d’inventaire participatif au Cameroun et d’encourager la mise en œuvre de projets de sauvegarde dans le reste du pays.

  1. Prend note en outre que :
    1. Cette assistance est destinée à soutenir un projet mis en œuvre au niveau national, conformément à l’article 20 (c), de la Convention ;
    2. L’État partie a demandé une assistance internationale qui prendra la forme de services du Secrétariat à l’État ; et
  • L’assistance prend donc la forme de services fournis par l’UNESCO (100 pour cent des transactions financières devant être gérées par l’UNESCO), conformément à l’article 21 (b) et (g) de la Convention ;
  1. Prend également note que le Cameroun a demandé une assistance d’un montant de 99 978 dollars des États-Unis au Fonds du patrimoine culturel immatériel pour la mise en œuvre de ce projet, qui sera exécuté par le Bureau régional multisectoriel de l’UNESCO pour l’Afrique centrale en collaboration étroite avec le Département du patrimoine culturel du Ministère des arts et de la culture du Cameroun ;
  2. Comprend que le Bureau régional multisectoriel de l’UNESCO pour l’Afrique centrale sera responsable de la gestion du montant total demandé au Fonds du patrimoine culturel immatériel, tandis que l’État demandeur sera responsable de la cogestion du projet en : (a) fournissant des capacités humaines et en assurant les activités de suivi du projet, (b) en soutenant les groupes d’informateurs au sein des communautés, en assurant la couverture médiatique du projet, y compris l’élaboration et la traduction du catalogue du patrimoine culturel immatériel et (c) en fournissant un soutien logistique et technique dans la mise en œuvre des activités du projet ;
  3. Décide que, d’après les informations fournies dans le dossier n  01622, la demande satisfait aux critères d’octroi de l’assistance internationale énoncés aux paragraphes 10 et 12 des Directives opérationnelles comme suit :

Critère A.1 : La demande a été préparée en collaboration avec douze communautés de la région du Centre (Babouté, Bamvele, Banen, Bassa, Bene, Eton, Ewondo, Manguissa, Mbamois, Mvele, Yebekolo et Yezoum) qui ont donné leur accord pour participer au projet. La demande souligne clairement le rôle central des communautés dans la mise en œuvre du projet. En outre, elle prévoit la mise en place de diverses structures de gestion de projet, telles qu’un comité de pilotage et un comité régional, au sein desquels les communautés seront représentées. Les membres des communautés participeront aux ateliers de formation et joueront également un rôle actif dans l’inventaire participatif basé sur les communautés et les exercices sur le terrain.

Critère A.2 : Le budget est bien structuré et contient suffisamment de détails sur le coût des activités proposées. Le montant de l’assistance demandée peut donc être considéré comme approprié pour la mise en œuvre des activités proposées.

Critère A.3 : Le projet a quatre objectifs principaux et consiste en treize activités couvrant les domaines suivants : établissement de structures de gestion de projet, achat de matériel, renforcement des capacités en matière d’inventaires participatifs basés sur les communautés et ses exercices de terrain, documentation, sensibilisation et suivi du projet. Les activités sont présentées de manière logique et correspondent aux objectifs et aux résultats attendus décrits dans la demande.

Critère A.4 : Tout au long du projet, le Ministère des arts et de la culture et ses partenaires travailleront à la mise en place d’un cadre durable pour la sauvegarde du patrimoine vivant au Cameroun. Le projet contribuera à la création d’un réseau de personnes ressources pour soutenir la mise en œuvre de la Convention aux niveaux local et national. Ce vaste réseau de personnes ressources dotées de connaissances et de compétences en matière de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel formera à son tour les communautés à l’inventaire de leur patrimoine vivant dans la région du Centre. Elles seront également encouragées à conduire à nouveau la formation sur l’inventaire basé sur les communautés dans d’autres régions après l’achèvement du projet. En outre, la production et la diffusion de divers supports de communication permettront de sensibiliser la société civile et les différents acteurs à l’importance de la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel et d’accroître ainsi sa visibilité.

Critère A.5 : L’État demandeur contribuera à hauteur de 27 pour cent (y compris les contributions en nature) et l’UNESCO contribuera (en nature) à hauteur de 13 pour cent supplémentaires du montant total du budget du projet pour lequel l’assistance internationale est demandée (165 753 dollars des États-Unis). Par conséquent, une assistance internationale est demandée au Fonds du patrimoine culturel immatériel pour les 60 pour cent restants du montant total du projet.

Critère A.6 : La demande décrit de manière adéquate comment le projet contribuera à renforcer les capacités de manière durable à deux niveaux différents. Au niveau institutionnel, les capacités du personnel du Ministère des arts et de la culture, des universités, des associations culturelles et des organisations non gouvernementales seront renforcées. Au niveau communautaire, le projet contribuera à la collecte d’informations, à la validation des résultats de l’inventaire et à la mise en œuvre de mesures de sauvegarde. Ainsi, soixante-neuf personnes deviendront des personnes ressources dans le domaine du patrimoine culturel immatériel, dont vingt agents du Ministère des arts et de la culture, dix-huit personnels des institutions régionales en charge de la culture, vingt membres sélectionnés au sein des douze communautés et onze personnes sélectionnées parmi les universités et associations culturelles. En outre, quelques 160 personnes bénéficieront des diverses formations et autres activités du projet.

Critère A.7 : L’État demandeur n’a, à ce jour, bénéficié d’aucune assistance financière du Fonds du patrimoine culturel immatériel de la Convention de 2003 pour mettre en œuvre des activités similaires ou connexes dans le domaine du patrimoine culturel immatériel.

Paragraphe 10(a) : Le projet a une portée locale et implique une coopération avec des partenaires de mise en œuvre locaux et nationaux, notamment l’Université de Yaoundé, des associations culturelles et des ONG travaillant dans le domaine de la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel et des médias.

Paragraphe 10(b) : L’inventaire pilote et les supports de communication élaborés dans le cadre du projet contribueront à sensibiliser les communautés à l’importance de la sauvegarde de leur patrimoine vivant.

  1. Approuve la demande d’assistance internationale du Cameroun pour le projet intitulé Inventaire pilote du patrimoine culturel immatériel dans les dix départements de la région du Centre au Cameroun, et accorde un montant de 99 978 dollars des États-Unis pour la mise en œuvre de ce projet selon les modalités décrites aux paragraphes 5 et 6 ;
  2. Prend note avec intérêt que l’État partie prévoit, par-delà l’achèvement du projet, d’étendre l’inventaire participatif basé sur les communautés dans toutes les régions du pays et de refléter les résultats du projet dans l’établissement d’un cadre stratégique national sur le patrimoine culturel immatériel ;
  3. Demande au Secrétariat de se mettre d’accord avec l’État demandeur sur les détails techniques de l’assistance, en accordant une attention particulière à ce que le budget et le plan de travail des activités qui seront financées par le Fonds du patrimoine culturel immatériel soient suffisamment détaillés et précis de manière à fournir une justification suffisante des dépenses ;
  4. Invite l’État demandeur à utiliser le formulaire ICH-04-Rapport pour rendre compte de l’utilisation de l’assistance internationale accordée.

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